Parfois, nos relations avec ceux que nous aimons peuvent devenir complexes. Que ce soit avec un parent, un frère, une sœur , sa femme , son mari, ou un(e) ami(e).. Nous donnons souvent beaucoup, pensant que notre rôle est de les aider, de les soutenir, voire de les sauver. Mais, dans ce cheminement, il arrive que nous nous oubliions, que nous nous perdions dans cette volonté de faire passer leur bonheur avant le nôtre. Ce texte est né de cette réflexion, de ce moment où l’on ouvre les yeux et où l’on apprend à poser des limites, à se réconcilier avec soi-même.
« * l’autre = elle , lui, eux »
« il, elle = « l’autre »
Tu sais, on admire parfois l’autre avant même de s’admirer soi-même. C’est ce que j’ai fait. Il dégageait quelque chose qui m’attendrissait. Je le voyais comme une victime de la vie, presque un écorché vif. Il portait peut-être malgré lui l’essence ou l’empreinte de la fragilité. Alors, je me suis mis en quête de l’aider, persuadé qu’il était devenu aussi important que moi-même.
Et toi aussi, tu t’es déjà retrouvé à penser qu’aider l’autre était une obligation. Tu crois qu’après ça, il ira mieux, et que toi aussi, tu iras mieux. Sans son bonheur, c’est comme si toi-même tu ne pouvais avancer, comme si son malheur t’entravait. Alors, tu donnes tout : du temps, de l’énergie, une admiration. Moi aussi, j’ai donné tout ça, presque en mettant le poing sur la table, comme si je voulais lui imposer de s’aimer enfin.
On essaie de ne pas perdre de temps, mais ce temps, on le perd quand même. Ce temps qu’on a offert, on ne pourra jamais le récupérer. On met l’autre au centre de notre attention. Il le sait, mais il l’ignore.
Et puis, tu finis par comprendre, tout comme moi, que ce rôle, il ne l’a jamais demandé. Il s’est contenté d’accepter, parfois même d’en profiter, sans jamais chercher à changer. C’est là que le piège se referme. Dans cette volonté de le sauver, c’est nous qui sommes tombés. C’est toi, c’est moi, c’est nous qui nous sommes oubliés.
On s’épuise à force de porter ce fardeau. Puis un jour, on ouvre les yeux. On réalise que tous ces efforts, toute cette admiration qu’on lui a consacrés, c’est en nous qu’ils auraient dû être investis. Il faut du temps pour le comprendre, encore plus pour l’admettre, et davantage pour l’accepter.
Alors, petit à petit, tu fais ce qu’on pensait impossible. Moi, je l’ai fait aussi : j’ai jeté l’éponge. Tu poses une limite, tu ne dis plus rien, tu ne parles plus. Le “stop” est amorcé. Le frein à main est descendu. Tu t’éloignes en première, sans faire machine arrière. Et tu vois, moi aussi, j’ai cessé de vivre à travers lui. Maintenant, je vis pour moi et je me porte bien.
Que vous aussi puissiez vous retrouver ,🍀
Bien à vous
Isabelle Roman
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